Le 23 septembre, le ministre de la Santé, Marisol Touraine, a présenté la Stratégie Nationale de Santé (SNS) destinée à s’appliquer dans les dix prochaines années. Rien de moins. Trois grands axes sont retenus : prévention, égalité d’accès aux soins, renforcement de l’information et du droit des patients. Les mesures concrètes restent à définir et seront présentées dans un projet de loi en 2014. Devraient y figurer notamment, selon le ministre, l’éducation à la santé auprès des jeunes, la réorganisation des agences sanitaires, des aides favorisant le développement de maisons médicales pluridisciplinaires, l’élargissement des modes de rémunération des médecins ou encore la « refondation du système public hospitalier » et la relance du dossier médical personnel.
Côté patient, il est prévu d’autoriser la possibilité d’actions de groupe (« class action ») en santé, de créer des répertoires de l’offre de soins par territoire et un service public d’information en santé qui vient déjà d’ouvrir un site d’information sur le médicament (www.medicaments.gouv.fr).
Que d’immenses chantiers en perspective ! Mais c’est l’annonce de la généralisation du tiers payant en médecine de ville qui a retenu l’attention des médias. « Concrètement, dans quatre ans au plus tard, les Français n’auront plus à avancer les frais lorsqu’ils iront consulter un médecin, assure Marisol Touraine. Le tiers payant fonctionne déjà dans les pharmacies, il doit pouvoir fonctionner partout ailleurs. » L’objectif du ministre est de faciliter l’accès aux soins et de désengorger les urgences des hôpitaux publics, l’avance des frais en médecine étant dissuasive pour environ 3 % des Français, selon une étude de l’Irdes (novembre 2011).
Si le renoncement aux soins pour raisons financières est plus important en dentaire (10 %,car les soins sont mal remboursés), il n’est pas question pour le moment de généraliser le tiers payant aux chirurgiens-dentistes. Les médecins sont dans l’ensemble plutôt réticents à cette idée. La CSMF, leur principal syndicat, invite le gouvernement « à résoudre d’abord les questions techniques », craignant un effet « usine à gaz » doublé d’une surcharge de paperasserie…
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